cher journal,
cela fait maintenant 9 jours que robby defer et ses camarades sont là. c’est comme s’il avaient toujours été là. ils m’observent, je les surveille. on se guette.
les habitudes s’installent et la promiscuité fait son office. dans les lourdes odeurs de cuisine, dans la chaleur de la salle des machines, ils suent leur peine. ils passent du réfectoire à la couchette, et de la couchette à la cabine, en devisant sur leurs mères et leurs femmes, les bras croisés sur leurs ventres mous.
puis, soudainement, les riffs teutoniques s’enchaînent sur des instruments germaniques, dans un bruit de métal et la confusion alcoolique.
demain, au couchant, rompus mais comblés, ils regagneront leurs rivages brumeux pour se préparer au prochain combat.